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lundi 16 mars 2009

The Last Kiss, de Tony Goldwyn: embardée loupée

Détour mièvre (il en faut) pour chroniquer un peu n'importe comment une idôle de mes temps passés, Zach Braff. Même si mon amour purement hétéro envers cet acteur perdure, il ne faut pas foncer aveuglément vers tout ce qu'il fait (Le magazine Générique(s) attribuait encore récemment la généreuse note de 1/5 à la saison 7 de Scrubs).

En 48h et par le plus grand des hasards, Zach Braff est revenu dans plusieurs conversations et avec des personnes différentes, que ce soit en évoquant la saison 7 de Scrubs (11 épisodes pour 20€, Benjamin se méfie), la 8ème et finale en diffusion aux Etats-Unis, le film Garden State (vu 3 fois au ciné par Erwan) ou cet étrange autre film que peu de monde a vu, racontant - comme c'est étrange - une histoire d'amour (parmi tant d'autres choses).
Pour être plus précis, The Last Kiss parle des amours contrariés d'une bande de potes qu'on pourrait tout à fait apparenter à la bande de bras cassés faisant la gloire des productions Appatow, s'ils avaient quelques années en plus, avec (juste) un semblant de maturité en plus.

Maintenant qu'on a un peu de recul sur la chose, difficile de considérer Garden State comme un film sur le passage à l'âge adulte comme on a pu le lire partout. C'est plutôt le film d'un éternel adolescent qui se dit qu'il a encore le temps de grandir. Reste que le film est rempli de scènes jolies et touchantes, sans aller vers l'évolution avancée (le dernier plan confirme tout l'aspect hautement improbable du truc). Par contre, The Last Kiss est tout à fait dans l'optique avec son histoire centrale où Zach Braff, à la veille de ses 30 ans, doute de la vie conformiste qui l'attend. Et ce, même si Jenna, sa magnifique compagne attend son enfant. D'où ce "dernier baiser", pour voir quelles opportunités, quels autres chemins pourraient s'ouvrir à lui.

Autant le dire tout de suite, le film est un remake d'un succès italien traduit chez nous sous le titre Juste un baiser. Voilà d'où vient le film. Ne remerciez pas Tony Goldwyn à la réal, ni Paul Haggis pour le scénario (c'est un copié/collé), je pense que toute l'essence de l'histoire provient justement du fait que les américains auraient du mal à penser faire un film pareil sans y incorporer les éléments débiles habituels. En l'état, ça n'a rien d'une comédie romantique, il s'agit plutôt de la fin de règne d'une belle histoire et le récit de ce qu'il pourrait se passer après.

Le casting est plutôt bon et bien fourni. Dans le rôle des potes de Zach Braff, il y notamment Casey Affleck et sa voix étrange qui apportent beaucoup au film en capital sympathie. Pour les connaisseurs, on retrouve aussi l'impérial Tom Wilkinson et l'ex Ghostbuster Harold Ramis dans un rôle si symbolique qu'on pourrait l'identifier à un caméo.
Rachel Bilson, objet du délit, fait la bitch (de Newport, d'ailleurs). Comme souvent, Zach Braff semble continuellement jouer le même rôle, et ses moues à la JD sont immédiatement identifiables (il est d'ailleurs troublant de constater qu'on connaît presque par cœur cet acteur après avoir autant maté Scrubs).
La vraie surprise, c'est Jacinda Barrett qui joue Jenna, petite amie délaissée. Les scènes de ménage l'impliquant sont frappantes de sincérité. Elle n'est pas juste jolie, elle a une vraie présence, par ailleurs assez désarmante. Faute de pouvoir s'attacher au personnage principal vu ses choix douteux, elle est par défaut le centre d'attention de tout le film. Ce qui le sauve presque du naufrage.

Ouaip, le film est plutôt faible dans ce qu'il tente de démontrer.
On grille immédiatement l'adaptation typiquement américaine avec ces scènettes artificiellement aménagées pour se suivre les unes aux autres. Bizarrement, le film se veut mature et joue l'air grave en maltraitant ses personnages (dans la limite du raisonnable), mais le revirement de Zach Braff (pourtant en plein bonheur) me laisse perplexe et me fait totalement décrocher du film.
C'est un joli film en soi, mais qui au final reste trop propret sur lui pour réellement toucher. Il a beau aborder un thème intéressant, les conséquences sont artificielles et déjà vues. Aucune réflexion n'est réellement apportée sur le sujet, et l'aspect chronique/témoin du moment n'est pas assez appuyé pour réellement convaincre. Seul le personnage de Jenna (la petite amie délaissée) offre un point d'accroche intéressant, et encore, ça reste très faible.

Bref, une déception, et avoir espéré un peu mieux n'a rien de honteux quand on connaît le pedigree de la majorité des personnes impliquées...

Franchement, vous laisseriez tomber ça ? Pas crédible mec.

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