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lundi 13 avril 2009

Sortie ciné: Prédictions, de Alex Proyas - Encore la fin du monde ?

Une mise à jour nécessaire sur le sujet ? Clique ici pour la bande-annonce qui calme.

Nicolas Cage va-t-il encore réussir à sauver le monde ? Bruce Willis improbable des années 2000, Cage semble se spécialiser depuis quelques temps dans les projets les plus handicapants possibles, trimballant sa tête d'halluciné dans des productions bigarrées, tels ces remakes de The Wicker Man ou Bangkok Dangerous. Et pourtant l'acteur reste bankable, capable de supporter des projets gonflés et en général, de les mener à la catastrophe.
Du coup on s'interroge légitimement quand Alex Proyas (DARK CITY, le film pré-Matrix et post-film noir), dont on avait plus entendu parler depuis 2003 avec I, Robot, se retrouve à la tête du projet Prédictions (projet indépendant réalisé en dehors de l'influence de tout studio).

L'histoire, tu la connais déjà, mais Allociné est ton ami
: Pour fêter l'anniversaire d'une école, une cérémonie est organisée au cours de laquelle une capsule temporelle contenant des messages écrits par des enfants 50 ans auparavant est déterrée et ouverte. Chaque enfant emporte chez lui un message, mais celui du petit Caleb est illisible, car il s'agit d'une suite incohérente de chiffres.
D'abord amusé, son père, statisticien, essaye de trouver une signification. Horrifié, il découvre peu à peu que chaque séquence de chiffres correspond à la date exacte d'une catastrophe récente. Lorsqu'il comprend que les 3 dernières séquences prophétisent des cataclysmes à venir, une course contre la montre commence.

Un joli prétexte à une démo technique ahurissante, où Alex Proyas convoque le meilleur des effets spéciaux pour un spectacle qui te foutre au visage, non seulement visuellement mais aussi sur le plan sonore. Les deux séquences impliquant les accidents sont bluffantes de réalisme et calment définitivement tout spectateur venu ici pour s'amuser.
Le réalisateur de The Crow n'oublie jamais de servir sa mise en scène grâce à ces outils, sans passer par la case imbitable du montage incompréhensible. La scène du crash de l'avion, filmée intégralement en plan-séquence est tout simplement hallucinante, et ne se termine que quand un chaos total est instauré, avec Nick Cage en témoin impuissant au milieu de la carlingue froissée. Proyas glisse aussi des inserts assez couillus pour un film grand public (le plan du métro qui glisse contre les gens), traumatise son public efficacement et apporte sur un plateau d'argent une fin intéressante à son éreintant matériel de base.

Nicolas Cage, lui, est (presque) bon.
Après Ghost Rider où il passait son temps à pointer tout le monde du doigt d'un air mutique, il trouve ici ses marques en écartant les pattes le plus clair du temps, histoire de bien tenir sur ses jambes dès qu'il s'agit de réfléchir à la situation ou de lever la tête.
Le personnage et ses caractéristiques sont clairement trop clichés dans les intentions de bases mal retranscrites à l'écran, mais l'ami Nicolas trouve dans ce rôle de papa alcoolique éploré de quoi s'investir en arrêtant enfin de faire n'importe quoi.
Sortie ciné: Prédictions, de Alex ProyasLe film s'égrène petit à petit, entre menaces évidentes (des Sven finlandais s'en prennent au fils de Nicolas, qui semble entendre des voix) et plan cosmique échappant à l'entendement. A force de nous faire flipper, le film arrive facilement à nous prendre à la gorge en nous interrogeant constamment sur le bien-fondé du personnage de Cage, ses intentions, et toutes les thématiques se dressant sur son chemin (science, croyance, etc).
Et puis il y a ces 10 dernières minutes, la toute fin du film, qui achève de cristalliser tout le propos du film en le rendant pour certains plus hermétiques qu'il ne se devait d'être. Il apparaît alors clair qu'en France, on tâche de garder toute histoire de religion en dehors de son cadre, tandis qu'aux États-Unis, cet aspect fait partie du quotidien, et d'autant plus dans ce film où Cage incarne un veuf ayant perdu la foi, lui-même fils de pasteur. Impossible de passer outre cet aspect constitutif de son personnage et d'espérer alors trouver un quelconque intérêt à cette histoire.

Pourtant, en arrêtant de faire dans le rejet total d'une idée de religion calée derrière tout ça (d'ailleurs le film ne fait JAMAIS la morale), le film va TRÈS loin, s'imaginant une fin désespérée et un sursaut d'espoir.
Ambitieux jusqu'à l'excès, gentiment naïf et jamais cynique, Proyas n'arrive malheureusement pas à communiquer sa pensée par ses trouvailles à l'écran. Reste de brillantes idées et une réalisation carrée et impressionnante. Quelques trous/facilités dans le scénario empêchent de prendre un pied total, mais Proyas nous embarque avec toujours une incroyable générosité trouvant un écho similaire chez Sam Raimi, qui fait de Prédictions une très bonne surprise. Seul regret : On l'a manqué de peu, le putain de film !!

8/10

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