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vendredi 17 avril 2009

Anthologie de la niaiserie : Twilight de Catherine Hardwicke

L’affiche est moche alors à la place, je mets une photo de Kristen Stewart en couverture de Nylon, c’est plus vendeur.

En 2002, je suis dans la salle de ciné à stresser devant Panic Room. Et même si je regrette que Jodie Foster ait finalement remplacée Nicole Kidman dans le rôle principal, je remarque du coin de l'œil Kristen Stewart, retenant son nom au cas où. Il faut dire qu'on s'est tellement entraîné à prononcer correctement le nom de la copine de Spidey, "Kirsten Dunst", qu'on écorche involontairement le quand même plus naturel "Kristen". Puis, Kristen disparaît. Elle joue dans plusieurs productions oubliables, dont la suite de Jumanji, et refait surface l'année dernière dans Into the Wild de Sean Penn, au beau milieu d'un désert, au sein d'un casting surprise d'où l'on déniche des petites perles qui font plaisir parmi lesquelles Jena Malone (à jamais petite copine de Donnie Darko), et Vince Vaughn, alors à contre-emploi.

Et le romantisme béat finit par revenir : Twilight sort, cartonne, les minettes se trouvent une nouvelle égérie (à mon époque, c'était Léo) et même certains potes m'entourant me disent qu'ils sont allés alimenter les chiffres du box-office. « Certains potes », ça veut dire d’à peu près 25 ans, appréciant James Grey et les zombards (un boulard avec des zombies film de zombies). Même mon petit frère se laisse aller, le seul dans ma famille à me tenir tête dès qu'il s'agit de films. Bref, tu peux pas test. Et autant je peux résister aux Ch'tis et aux Choristes, autant mon affection pour ce type de films me pousse à y jeter un œil.

L’histoire, tu la connais déjà : La délicate Bella s’éprend d’un bellâtre blafard lors de son arrivée dans un nouveau lycée. Rapidement, l’attirance se fait mutuelle, mais de lourds secrets couvent… Elle finit rapidement par découvrir ce que tout le monde sait déjà.
La première partie est presque touchante dans son récit de la rencontre entre Edward et Bella, et il faut se laisser prendre au jeu pour apprécier pleinement, malgré le décalage, les moments furtifs d’émois. Oubliez la coupe bizarre de l’acteur, les réactions troublantes de la majorité du casting, concentrez-vous sur Kristen Stewart et ça passe à peu près.
Mais dès que l’argument fantastique prend plus de place, l’équilibre ne tient plus et le tout s’enfonce dans les limbes du n’importe quoi, que ce soit dans les relations entre les personnages, ou tout simplement dans la matérialisation des "pouvoirs" de chacun.

Le film a beau durer 2h, il a du mal à mettre en exergue les réflexions de chacun et saute sur les conclusions faciles : Edward est un vampire torturé (tellement que ça en devient mièvre et risible), Bella se monte la tête toute seule et trouve toutes les réponses qu'il lui faut sans encombres. Les états d’âmes de chacun passent d’un extrême à l’autre et on a un peu de mal à y croire dans son ensemble. Du coup, Twilight est limite traumatisant pour les midinettes en chaleur qui ne demande qu'à se faire prendre, romantiquement parlant.
Il est à noter que toute la seconde partie, voyant l'émergence stupide d'une menace idiote, semble avoir été volontairement traitée par-dessus la jambe. Impossible de croire une minute à ces ersatz de mauvais vampires, complètement à la masse, et se débattant dans un pugilat unique (et hors-champ) clôturant le film.

"J'ai trau envi dents les bois hihi !"

Pas crédible deux secondes à moins d'être désespérément cruche, Twilight s'essaye à la jolie fable s'adressant directement à son spectateur frustré de ne pas vivre dans un roman de Harry Potter. Mais contrairement aux adaptations cinés ultra-speedées des aventures du magicien, on ne pourra pas reprocher à la réalisatrice de laisser tomber ses personnages : Parmi le blabla ambiant, deux scènes énervées émaillent le récit, avec à la clefs des effets pas très heureux qui tendent plus vers la maladroite traduction d’actions surnaturelles (ah, ces cabrioles dans les arbres) qu’à un vrai truc cool et fédérateur (ah, cette scène de base-ball).

Le film baigne dans la lueur bleue imposé par des filtres constants, les décors naturels sont jolis, ça s’ébroue pas mal dans la foret avoisinante, mais ça manque quand même singulièrement de véritable mise en scène. Pas du tout à l’aise avec les effets spéciaux, la réalisatrice peine à nous trousser mieux qu’un épisode de Smallville.

Avant de s'atteler à Twilight, Catherine Hardwicke a réalisé Thirteen, un film sur des bitches épouvantables (personnellement arrêté au bout d'un quart d'heure), Lords of Dogtown (sur les débuts du skateboard) et La Nativité (un film sur Jésus). Une filmo décousue, sans gros point de vue, même si l'on y retrouve quand même une certaine affection pour les adolescents paumés : Jésus deviendra, rappelons-le, le plus grand charlatan de l'Histoire. Bref, dans le registre des femmes réalisatrices, je préfère nettement plus la couillue Kathryn Bigelow, pour Near Dark, Point Break et The Hurt Locker qui sort le 22 juillet.

Le pire de Twilight ?
Le film respecte toutes les étapes de l’énamourage passionné, mais jamais ces deux-là ne se disent qu'ils s'aiment. Un comble. Une trahison. Une imposture. Bref, à mon grand désarroi et sans mauvaise foi aucune, Twilight, c’est quand même pas terrible.
Et face à cette débandade, il est difficile de comprendre sur quoi repose le phénomène entourant le film. Les fans seront néanmoins contents de savoir que le deuxième film est d’ores et déjà sur les rails avec un casting bouclé, un réalisateur tout pourri (Chris Weitz) et une date de sortie calée pour le 19 novembre 2009 en France !

Nouvelle série de Alan Ball, géniteur de Six Feet Under, True Blood prend place dans une Nouvelle-Orléans post-Katrina, entre souvenirs de la Guerre de Sécession et rednecks locaux faisant face à l'émergence de vampires faisant leur coming-out. Bien plus crue, romantique et désespérée, la série dans sa première saison prend le soin de nous présenter tout un panel de personnages fascinants parmi lesquelles Bill, vampire mélancolique, et Sookie, serveuse pas si ordinaire que ça, par laquelle nous sont présentés les évènements peu communs de ce début de siècle.
Respectant un peu plus le folklore et ouvrant des abîmes de possibilité au traitement bien moins frustrant, essayez de toute urgence la série True Blood dont la saison 1 s'est achevée en début d'année aux Etats-Unis.

1 commentaires:

Unknown a dit…

je valide... et je refuse de le voir encore plus !