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lundi 6 juillet 2009

Transformers 2: Epilepsie, ma douce amie

Même (le très moyen) Terminator 4 n'aura pu me faire sortir de ma torpeur ! Il fallait bien un film de Michael Bay pour ça...

Transformers 2 annonçait du très très lourd, conçu et réalisé avec classe (pour s'en convaincre, revoir la première bande-annonce, sans paroles mais avec des effets sonores prodigieux accompagnant les pugilats entre robots). L'après-séance est plus rude, entre mal de tête et kaléidoscope d'images criardes embrumant la vue, même si on se doute qu'on a assisté à quelque chose d'assez unique : au milieu de ce ballet d'effet spéciaux criards, on a discerné une vulgarité faite film et surtout, la vanité de l'entreprise.

Reste que Michael Bay semble aujourd'hui être le seul cerveau suffisamment malade pour concevoir des batailles rangées aussi dantesques entre géants métalliques. Fétichiste de l'armée américaine pour laquelle il a signé de belles pubs à peine déguisées en films ( The Rock et Pearl Harbor, qui s'arrête après la vengeance des États-Unis sur les japonais), il a mis en image le film le plus improbable des années 90 avec Armageddon où une bande de pieds nickelés (et un sacré de casting) est envoyé sur un astéroïde pour le faire imploser.
Bref Michael Bay a tout fait, tout réussi (en partie), et revient de loin.

Le plan gratuit mêlant les grandes thématiques du réal : jolie fille et mécanique

Ici, la paire Spielberg/Bay reprend ses mauvaises habitudes et un casting déjà familier des lieux : Shia LaBeouf la joue Tom Hanks du cool, pendant que Megan Fox, vaguement badass mais surtout très bonne, joue des coudes pour exister. Le prétexte de la suite est l'occasion de multiplier le nombre de protagonistes robotiques (une quarantaine) et réécrire l'Histoire à sa convenance (les Pyramides de Gizeh? connaît pas), tout en cadrant les parties génitales d'un robot géant aspirateur. Yeah? "FUCK YEAH!" semble hurler le réalisateur.
Un mauvais goût flagrant qu'on peut assumer tel quel, à condition d'être familier de ce genre de produit. Sinon ça coince irrémédiablement, et la séance en devient d'autant plus pénible dès que les robots tentent de s'exprimer : on patauge en plein marasme en terme de dialogues, entre léger patriotisme (pour une fois) et tentative d'instaurer une mythologie aux robots (le "Allsparks", un bien triste gimmick).

Avec Shia LaBeouf, vrai coup de cœur parfaitement crédible et un scénario prétexte à tous les débordements mis bout à bout, Michael Bay ravive nos souvenirs pervers d'adolescents, en plaçant "toutes les bombasses dans le même dortoir", entre autres merveilleuses trouvailles du film. Megan Fox, elle, caracole dans toutes les tenues possibles et tire la bourre à une blonde extrêmement possessive. Un faux triangle amoureux qui dure le temps d'une scène, parfaitement réjouissante, avant de se faire emporter par le rythme du film, pourtant trop long.

Bim Bam Boom.

Fidèle à ses habitudes, Bay nous pose des plans de pure frime californienne, entre poupées sexuelles toutes lèvres ouvertes, et Sam, esprit simple paumé dans une guerre entre robots. Une alchimie qui en emmerdera la majorité mais qui, abordé sous un angle autre que le divertissement immédiat, peut s'avérer être un fascinant outil de travail. Voire un film d'art et essai, pour les plus pervers. Entre collisions psychédéliques, prises de vues en scope ultra larges et dialogues d'une nullité abyssale, on assiste à l'incroyable pendant pas loin de 2h30 de long-métrage épuisant. Une déraisonnable ambition dont le réalisateur a les moyens, sans parvenir à bien l'articuler pour en faire un spectacle qu'on aimerait passe-partout.

Entre espoirs douteux et vrai foi, on attendait beaucoup de ces retrouvailles. Après avoir jugé du produit fini, on imagine mal Steven Spielberg, parrain de Michael Bay depuis trois films, annoncer à celui-ci qu'il tient son meilleur film : à condition d'être sensible à ce type de spectacle, Bad Boys 2 tient toujours la dragée haute à tous ses concurrents, grand film dégénéré du début des années 2000.

Dommage, on aurait presque pu crier au génie.

6/10
Tu vas voir ma gueule, là j'vais tout faire péter !!

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