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vendredi 20 mai 2011

Un tour non exhaustif de la comédie US des années 2000


Nul n'est censé ignorer que la comédie US fait un retour en fanfare depuis quelques années, avec un paquet de nouveaux visages prêts à en découdre avec l'humour potache (mais pas seulement). Comme une bonne partie de ces films ne trouve jamais le chemin des bacs à DVD en France, voici un petit tour d'horizon très humble de ce qui se fait de mieux en la matière : l'occasion aussi de réaliser que les talents comiques ont une forte tendance à communiquer entre eux, à se faire de multiples renvois pour sans cesse progresser.


Si un nom revient souvent, c'est bien celui de Judd Apatow, qui par son dynamisme, a relancé un peu tout l'intérêt de ces films. Déjà créateur de l'éphémère série Freaks and Geeks où il fait découvrir James Franco et Seth Rogen (parmi tant d'autres), il réalise quelques films sur le tard largement médiatisé en France : 40 ans toujours puceau (2005), En cloque - mode d'emploi (2007) et Funny People (2009), trois films intéressants dans leur description de la société américaine actuelle, n'échappant pas cependant à un schéma bien-pensant qui finit par distancer son public, surtout européen.
En fait, ce sont surtout ses productions alternatives, avec d'autres acteurs et d'autres réalisateurs, qui ont attiré l'œil et se révèlent être pour certains de très bons films, rassemblant une cohorte de comédiens dont on sait pertinemment qu'on les a vu ailleurs auparavant.

Superbad (Supergrave en VF - 2007), produit par Apatow, est un peu le haut du panier. Avec des archétypes d'ado américains représentés par Michael Cera (Scott Pilgrim - critique), Christopher Mintz-Plasse (Kick-Ass) et Jonah Hill, le récit suit les derniers moments d'une amitié avant la séparation pour la fac. Avec ses dialogues très offensifs (surtout grammaticalement) mais franchement réjouissants, c'est un peu à une dernière sortie de groupe qu'on assiste, entre les interrogations personnelles et celles, plus largement répandues, concernant le sexe féminin. On y rencontre le désormais légendaire McLovin, Bill Hader du SNL et Seth Rogen en flics un peu spéciaux.
La sempiternelle histoire d'amitié entre puceaux illumine le film et Emma Stone, rousse flamboyante qui joue aussi dans Easy A (critique ici, numéro 15) et Bienvenue à Zombieland, y fait des débuts prometteurs.

Pineapple Express (Délire Express en VF - 2008), c'est avec Seth Rogen, James Franco et Danny McBride, un vrai film de drogué pour les drogués qui aiment les drogues. A voir impérativement pour rire grassement, le film part dans des délires limites obscurs, éclate le carcan de la réalité avec ses outrages grotesques, et s'achève en vrai film d'action totalement assumé. En bonus, un épilogue en forme de discussion dans une cafeteria, paraît-il entièrement improvisé, scelle l'amitié de ses personnages déviants. Le film est réalisé par David Gordon Green, jusqu'ici plutôt tutélaire d'un certain ciné indé américain : on est tombé de haut.

On peut déjà dégager de ce film une sous-catégorie, un produit dérivé si l'on veut, de cet essai réussi : le comédien Danny McBride, qui d'éternel second rôle se voit un jour offrir le rôle-titre d'une série chez HBO. La série en question, Eastbound and Down, est un monument de comédie redneck où l'acteur joue un ancien joueur pro de baseball ayant foiré sa vie, et forcé de faire le prof dans sa ville natale.
Le produit garanti 100% offensant à chaque épisode est né des esprits de David Gordon Green (réalisateur), Jody Hill (réalisateur), Adam McKay (producteur), Ben Best (acteur, producteur), Will Ferrell (en caméo dans la saison 1) et Danny McBride lui-même, soit une ribambelle de sacrés rigolos exploitant leurs talents un peu partout (on y reviendra).




Autre production Apatow, You don't mess with the Zohan (Rien que pour vos cheveux en VF) est un OVNI dans le paysage ciné lorsqu'il sort en 2008. Dans un rôle d'agent du Mossad souhaitant rendre les armes pour devenir coiffeur à New-York, Adam Sandler (qu'on apprécie mal en France) trouve un rôle à sa juste démesure. Entre pur slapstick et blagues particulièrement offensives, le best of the best de l'anti-terrorisme n'y va pas par quatre chemins et explose littéralement tout ce qui lui barre le chemin, obligé qu'il est d'affronter à nouveau son nemesis historique incarné par John Torturro, cabotin comme jamais.

Parfois lourdingue dans ses séquences placements de produits, le film s'étire sur près de 2h et offre un spectacle ahurissant de bêtise mais parfois très vrai dans sa représentation des laissés pour compte du rêve américain, représenté par une communauté israëlo-palestienne où se réfugie Zohan. Une situation propice aux piques plus ou moins finaudes, étalant du stéréotype discutable par couches entières sans pour autant se moquer d'une situation politique encore très délicate.

Le film a malheureusement la fâcheuse tendance à fatiguer très vite si on n'est pas préparé au spectacle incongru, mais à voir dans une salle de ciné ricaine déchaînée, c'est une expérience unique !
> La critique sur EcranLarge


L'un des autres immanquables de cette liste est incontestablement Forgetting Sarah Marshall (Sans Sarah rien ne va en VF - 2008), une comédie romantique très chouette, l'une des meilleures réussites de l'écurie Apatow qui continue de prospérer. Soit l'histoire d'un compositeur (Jason Segel, Marshall de la série How I Met Your Mother) quitté par sa copine (Kristen Bell), tâchant de faire son deuil lors de vacances à Hawaï... jusqu'à ce qu'il retombe sur elle et son nouveau copain (Russel Brand, profession rock star).
Kristen Bell (inoubliable Veronica Mars) n'a pas le beau rôle mais s'en sort très bien, et le film, de tisser une jolie love story et le parcours d'un homme blessé qui essaie de se remettre. Attention, la délicate Mila Kunis y est irrésistible et entame une reconversion dans le ciné réussie. Jonah Hill, Paul Rudd, Bill Hader et James McBrayer (transfuge de 30 Rock) complètent les seconds rôles avec délectation et chaque ânerie débitée est parfaitement calée.

Un spin-off de ce film est sorti l'année dernière sous le titre de Get Him To The Greek (American Trip en VF - 2010). Le film reprend deux acteurs du film Sans Sarah rien ne va (Russel Brand et Jonah Hill), leur modifie légèrement la continuité établie (notamment pour Jonah Hill) et en fait un film différent, libéré, hyper drôle dans sa première heure et beaucoup moins après. Kristen Bell revient le temps d'un caméo et Puff Daddy mène la danse, où l'agent d'une firme musicale doit s'assurer du bon fonctionnement d'un évènement colossal en escortant une rock star déjantée à bon port. Et de Londres à Los Angeles, il y a une foule d'escales prétextes au n'importe quoi le plus grotesque.



The Hangover est un cas un peu à part dans cette liste, à cause de son succès surprise immédiat lors de sa sortie en 2009, sortant la comédie autiste de son coin pour la célébrer sur grand écran à grands coups de R Rated, une classification pourtant pas tendre avec les films qui la tentent.
Réalisé par le vétéran Todd Philips (Starsky et Hutch et surtout Back to School, avec déjà Vince Vaughn, Will Ferrell et Owen Wilson), The Hangover joue sur l'idée du black-out total d'une bande de 4 mecs venus fêter l'enterrement de vie de garçon de l'un d'entre eux, à Las Vegas, cité de tous les vices. Ce film est le tremplin pour Bradley Cooper (Alias, Serial Noceurs) qui depuis enchaîne les rôles de beau gosse, et pour Zack Galifianakis, depuis tiré de l'anonymat et splendide dans la géniale série new-yorkaise Bored to Death.
Le générique de fin de Very Bad Trip remporte tous les suffrages, surtout dans sa version Unrated. Et sa suite, sobrement intitulée Very Bad Trip 2, se passe à Bangkok, sort bientôt et reprend sans vergogne la même recette que le premier film. Succès garanti.















Il était temps d'y arriver : Les films de Will Ferrell sont en partie l'épicentre de ce mouvement où le comique règne en maître depuis de nombreux films. Dont l'indispensable Stepbrothers (Frangins malgré eux en VF - 2008) où, en compagnie de John C. Reilly, Will Ferrell campe un adulte abruti se comportant comme un gamin. Les deux sont bientôt forcé de cohabiter ensemble à cause du remariage de leurs parents respectifs, et la dégénérescence progressive s'ensuit, entre blagues nazis, crises de somnambulisme et plans débiles.
Le film dure peut-être un peu trop longtemps mais il y a de vrai morceau de bravoure géniaux, entre joutes verbales et situations débiles réjouissantes, dont le tournage du fameux clip "Boats and Hoes". Le tandem d'acteurs ayant déjà officié sur Ricky Bobby s'avère d'une redoutable efficacité dès qu'il s'agit d'agir comme des abrutis, et le couple formé par Richard Jenkins et Mary Steenburgen (parents à l'ouest) le leur rend bien.

L'année dernière, The Other Guys (Very Bad Cops en VF) est sorti, avec Will Ferrell et Mark Wahlberg dans les rôles titres, l'histoire de deux flics très nuls qui vont essayer de mener une enquête qui les dépasse. Là aussi c'est conneries sur conneries, avec un sens du rythme évident.
Et au-delà des pirouettes à effets spéciaux, il y a du dialogue plus ou moins subtil, des moments semblant volés (Michael Keaton jouant avec son flingue), un timing de comédie impeccable. Michael Keaton, Eva Mendes, The Rock et Samuel L. Jackson font ce qu'ils peuvent pour limiter les dégâts, mais trop tard, c'est la meilleure comédie déviante de 2010.


Autre film estampillé Will Ferrell à voir, celui par lequel presque tout commence : Présentateur Vedette: La légende de Ron Burgundy (2004), où Will incarne un présentateur TV à San Diego dans les années 70, alors en pleine révolution des mœurs. Un film qui compile prodigieusement le style Ferrell, constamment entouré d'acteurs aussi tordus que lui, pointant dans une direction, allant dans une autre, et hyper sensible à la gaudriole non-sensique. Un must du genre où l'on retrouve Steve Carrell, Seth Rogen, Paul Rudd, Chris Parnell et la géniale Christina Applegate qui essaie de se faire sa place auprès de la chaîne locale, comme co-présentatrice et collègue de Will Ferrell.

Pour compléter, jetons un coup d'œil à Talladega Nights (Ricky Bobby - Roi du circuit en VF, 2006), véritable charge contre le consumérisme américain et introduction au Nascar (sport religieusement suivi aux États-Unis), où Sacha Baron Cohen (Borat) joue un pilote français répondant au doux nom de "Jean Girard".

Fidèle compère de Will Ferrell, John C. Reilly y incarne son meilleur ami, coureur automobile lui aussi. Constamment à l'ombre de son ami, John C. Reilly sera finalement premier rôle dans Walk Hard - The Dewey Cox Story (2007), satire de biopic d'une rock star se basant sur les histoires d'artistes existant ou ayant existé, où Jack White des White Stripes incarne Elvis le temps d'un caméo.

Et Jack Kasdan, le réalisateur, n'est pas en reste puisqu'il réalise Bad Teacher, une comédie avec Cameron Diaz en prof détestable n'en ayant rien à faire de l'éducation qu'elle est censée dispenser à sa classe. Jusqu'à ce qu'arrive un proviseur susceptible de la tirer de sa misère, incarné par Justin Timberlake (trop facile)... Bonus de la chose, Jason Segel en plein bourre, lorgnant plus ou moins innocemment sur son rôle dans Forgetting Sarah Marshall. A l'heure où nous écrivons ces lignes, pas de détails si ce n'est un Red Band Trailer offensif comme jamais, où Cameron Diaz laisse enfin tomber le bien-pensant hypocrite pour lâcher du lest sur tout ce qui passe. Plus vraiment de subtilité, mais une dose énorme de vulgarité lancée telle quelle, pour tous les amateurs de jolies répliques.


Ces derniers temps, la comédie régressive reprend du poil de la bête avec des concurrents vraiment remontés. Si les frères Farrelly se font plus discrets qu'à la fin des années 90, on réalise peu à quel point ils ont été actifs dans les années 2000, avec pas moins de 7 films sortis sur grand écran (+ leurs productions annexes). Survoltés du bulbe et nantis d'une incroyable humanité envers leurs personnages, anti-héros d'une Amérique en ébullition, les Farrelly se sont fait pendant longtemps les fers de lance du film de freaks gentiment demeurés.
Dans leur production des années 2000 émergent L'Amour extra-large, Deux en un, Les Femmes de ses Rêves, soit autant de joyaux cachés où la galerie de freaks improbables mangeant l'écran, mettant peu à peu mal à l'aise le public tout-venant. Dans Deux en un, Matt Damon et Greg Kinnear sont frères siamois reliés au bassin, tentant pour l'un de devenir une star de cinéma à Hollywood, l'autre souhaitant se contenter d'une vie calme auprès d'une jeune fille. Le spectacle est total et tacle à tous les bastions de bienséance, tout comme dans L'Amour extra-large où Gwyneth Paltrow se grime en femme obèse dont Jack Black ne voit que la beauté intérieure. L'histoire est réjouissante et tend un moment à verser vers le politiquement correct si ce n'était pour cette scène bouleversante où le très superficiel personnage qu'incarne Jack Black réalise l'étendu du gâchis qu'il commet, alors qu'il visite des amis pensionnaires d'un hôpital. 
Les Femmes des ses rêves, en plus de sa charge réjouissante sur l'institution du mariage, ajoute même un côté subversif à la politique des États-Unis en montrant son héros Ben Stiller bloqué au Mexique, tentant dans une scène hilarante de traverser la frontière illégalement pour rentrer chez lui.

En 2011, les Farrelly reviennent en force avec Hall Pass (Bon à tirer en VF, du nom du document final prêt à être "tiré" qu'on remet à l'imprimeur), avec le rescapé Owen Wilson (on t'aime Owen) et Jason Sudeikis, habitué du SNL et de 30 Rock, prenant enfin le premier rôle ! L'histoire est simple comme bonjour, voyant deux maris un peu scabreux se faire offrir par leurs femmes respectives un permis d'une semaine de folies en tous genres, sans conséquences pour leurs mariages. Comme par hasard, Christina Applegate est aussi dans les parages !
Le trailer est particulièrement réjouissant, où le rire passe par l'insinuation ou le lapsus vulgaire, où l'on revient enfin à un rire ouvertement régressif et provocateur uniquement pour le public facilement indigné : parce que les personnages, eux, n'en ont rien à faire.


Mais attention, il n'y a pas que Will Ferrell, les Farrelly et Apatow dans la vie, il y a aussi Kevin Smith ! Le monsieur est là depuis un moment et son intérêt pour la culture geek n'est plus à démontrer - c'est à se demander pourquoi il n'a toujours pas réussi à convaincre des producteurs de le laisser réaliser une adaptation de comics. Par le passé, Kevin Smith s'est fait grand maître dans l'art de cerner ses personnages, leurs intérêts et leurs envies par des dialogues ciselés et souvent réjouissants, malgré une légère tendance à l'autosatisfaction passant par des comédies aux intérêts discutables... Mais aujourd'hui, on parle de bons films :

Dans Clerks (1994), Kevin Smith filmait alors en noir et blanc deux employés d'une épicerie en proie aux problèmes existentiels mais aussi purement matériels de leurs vies respectives. 12 ans après, le constat est toujours le même alors que l'on retrouve ces deux employés quelques années plus tard, travaillant dans un fast food du New Jersey.
Clerks 2 (2006) retrouve ces deux personnages clefs (Dante et Randal) auxquels s'ajoutent Jay et Silent Bob ainsi que quelques autres personnages hauts en couleurs. Une nouvelle histoire d'amitié, de mecs qui savent pas quoi faire de leur vie, qui veulent tomber amoureux et tout laisser tomber, une sujet bien universel en somme qui n'a évidemment pas eu les honneurs d'une sortie salle en France.
Attention, il y a Rosario Dawson dans le film, jolie fille accomplie qu'on aime très fort, et des caméos de Ben Affleck, Jason Lee et Ethan Supplee (tous deux issus de la série My name is Earl) ainsi que Kevin Weisman (Marshall, dans la série Alias).

Autre Kévin Smith sorti en Direct-to-DVD en France, c'est Zack & Miri make a porno (Zack & Miri font un porno - 2008). Seth Rogen et Elizabeth Banks (l'autre blonde de la bande, avec Christina Applegate), sont deux colocs sans le sou qui pour payer leur loyer vont avoir l'idée de... tourner un porno, produit et réalisé par leurs soins.
Le film est d'une violence verbale ahurissante (et surtout hyper drôle) dans sa première heure, avant de perdre son rythme, la faute incombant à une histoire d'amour pointant le bout de son nez, prouvant une nouvelle fois que Kevin Smith est avant tout un romantique passionné.

L'autre atout indéniable de ce film, c'est sa volée de seconds rôles parmi lesquels Craig Robinson, Gerry Bednob en tenancier raciste, Brandon Routh et Justin Long qu'on attendait absolument pas là, ainsi que Jason Mewes en pornstar (autre habitué de Kevin Smith).
Regardez-le, c'est une fois de plus très très recommandé et Seth Rogen y est génial, notamment lors d'une scène de réunion entre anciens élèves.



En parallèle de cette petite bande se dressent les trublions du Saturday Night Live, émission à sketch (live) venue des États-Unis et véritable mine d'or de comiques, de Dan Aykroyd à Tina Fey. Les agitateurs d'aujourd'hui se nomment Adam Samberg, Akiva Schaffer, Jorma Taccone et Bill Hader, et en 2007, ils ont sortis Hot Rod, un film fabuleux, entre hommage et redécouverte ludique, sur un jeune homme auto-proclamé cascadeur, parti pour réaliser LA cascade à moto impossible. Tout cela pour réunir assez de fonds afin de sauver son beau-père mourant (Ian McShane).

Très rapidement, Hot Rod pose les bases d'un univers un peu déjanté où le slapstick sert la blague, entre chutes et collisions mortelles, rien n'arrête le cascadeur de l'extrême destiné à accomplir son rêve et pour cela entouré d'une équipe de bras cassés. Les blagues fusent, les jeux de montages se ressentent jusque dans les dialogues ("So ? Cool beans ?"), et parfois on se demande légitimement ce qu'on est train de regarder... Adam Samberg est formidable en cascadeur obsédé et profondément débile, entiché d'une jolie fille (Isla Fisher, choupicute).

Là encore, joli casting de suiveurs avec les habitués Bill Hader et Jorma Taccone, mais aussi Danny McBride (toujours) et Will Arnett (transfuge de feu la série Arrested Development qui a vue naître Michael Cera). Le prodigieux Chris Parnell (qu'on peut déjà admirer dans le rôle du Dr Spaceman dans la série 30 Rock), est aussi de la fête et joue ici un DJ de radio sur ondes AM, exhibant un tatouage montrant son mépris de la télé et de la radio FM.
Notez que le film est réalisé par Akiva Schaffer, troisième membre du groupe The Lonely Islands, qui nous délectent de tubes tels que I just had sex, I'm on a boat et Jizz in my pants.


Mais pas de Hot Rod sans une paternité difficile, un lien quasi filial unissant ce film avec le merveilleux Napoleon Dynamite de Jared Hess, sorti en 2004 et produit par MTV. Prenant à contre-courant tout le folklore teen-movie pour mieux l'écraser, le film prend le risque de se mettre à dos tout son public mais offre une chronique douce-amère sur un magnifique loser un peu lent, perdu au beau milieu de l'Amérique profonde entre un oncle abusif et un frère dragueur sur internet. Attention, je suis encore bien loin de vous avoir dévoilé toute la beauté de la chose qu'il faut vivre pour comprendre : lenteur posée de film indé, personnages abracadabrants, continuum espace-temps flingué (mais ça se passe quand ?) et désespoir à fleur de peau sont les constantes de cette superbe comédie. Attendez de voir débarquer les autruches, Pedro et sa campagne d'élection (l'acteur joue d'ailleurs dans la saison 2 de Eastbound and Down) ou la machine à remonter le temps, c'est réjouissant au possible sans se moquer de son spectateur.



L'autre WTF vidéo de cet article, c'est Observe & Report (2009), un film de Jody Hill qui n'est pas sorti en France mais qu'il vaut mieux regarder. L'éternel Seth Rogen y joue un flic de supermarché complètement abruti, amoureux d'une pouffe (Anna Faris, des Scary Movie), faisant régner l'ordre du mieux qu'il peut sur sa "juridiction".
Le film est d'une cruauté inconcevable envers ses multiples personnages, qui se trouvent tous être des losers, et le récit se suit comme une sorte d'hymne total à la stupidité. Sans rigoler c'est quelque chose de voir ça, le film ne recule devant rien et s'y fourvoie avec bonheur.
A ce titre, le final ubuesque et très discutable fait date, c'est à voir pour le croire. Avec en guest-stars Ray Liotta, Michael Pena (qui joue aussi dans la saison 2 de Eastbound and Down), des jumeaux chinois, un exhibitionniste, une mère alcoolique, du tabassage de skateurs... que du bonheur en somme !



Les offenses ne s'arrêtent pas là car Your Highness (Votre Majesté en VF) s'apprête à sortir. Avec une partie du casting du Pineapple Express en roue libre, il y a de quoi se réjouir : Danny McBride (un habitué maintenant), James Franco (il y jouait un dealer) et le réalisateur David Gordon Green, autrefois espoir du ciné indé américain. La divine Natalie Portman, qui suite à Black Swan (critique) peut tout se permettre, complète le casting, ce qui est un argument supplémentaire pour suivre des yeux le projet... L'autre atout féminin du film, Zooey Deschanel, commence à tourner en rond : à trop faire la fifille mutine et rétro (cf. ses derniers films et son rôle de leader du groupe She & Him), la voilà rabaissée à simple demoiselle en détresse légèrement nunuche.

Le film sort en France le 28 septembre 2011. Mais entre les blagues potaches et le décalage inhérent aux effets spéciaux montrant un monde d'heroic-fantasy, le doute est quand même de mise...


 C'est en faisant un tel récapitulatif qu'on se rend compte à quel point les comédies US sont communicantes, au niveau du casting comme des créatifs, semblant s'influencer les unes les autres.
La crème de la crème de ces acteurs se réunit d'ailleurs dans un court-métrage commandité par les Beastie Boys eux-mêmes, à l'occasion de la sortie de leur album Hot Commitee Part II, et qu'on peut déjà trouver sur le net.



NB: Tous les liens fournis sont pour la plupart des liens IMDb car l'IMDb est la seule base de données ciné en ligne que vous devriez utiliser. Oubliez les autres.

Un article dédié à Olivier et Clément, qui m'encouragent.
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