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jeudi 8 mars 2012

Footloose (remake, 2011) de Craig Brewer


Si on peut s'étonner de trouver ici chroniqué le remake de Footloose, il ne tient - à l'instar de Ghost Rider 2 qu'on passera un jour en revue - qu'à un seul argument: la personnalité de son réalisateur (en l'occurrence, de ses deux réalisateurs en ce qui concerne GR2). Footloose est le remake du film éponyme de 1984 avec Kevin Bacon, où un jeune citadin débarque un jour dans une petite ville de campagne où la musique et la danse ont été bannis. Aussi invraisemblable soit-il, ce pitch fait pourtant référence à de véritables politiques conservatrices, d'usage notamment dans des communautés sous influence religieuse non négligeable.

Un temps dévolu à Kenny Ortega (POUAH), c'est finalement le brillant Craig Brewer qui récupère le projet. On n'attendait pas du réalisateur des excellents Hustle & Flow et Black Snake Moan (critique ici-même) cette attitude de yes-man, mais il faut croire que l'appel du cœur a été plus fort, Craig Brewer se targuant d'être un véritable fan du film des années 80 (un projet de remake qu'il aurait un temps refusé, avant d'accepter de jouer le jeu).

En s'embarquant dans le visionnage de ce Footloose, il faut donc accepter de basculer dans un monde parallèle remis légèrement au goût du jour, et conscient de sa propre désuétude.
Reprenant le schéma du film de rébellion typique via un personnage auquel Kenny Wormald prête ses traits (qu'il a d'ailleurs fort chiants), le film s'échine à nous rappeler les grandes étapes d'une mise en situation aux coïncidences trop belles pour être vraies: notre héros rebelle tombe amoureux de la fille du pasteur qui a instauré la loi martiale sur la ville. Les œillades lourdes pullulent, et la pilule serait bien plus facile à avaler si les personnages n'étaient pas aussi détestables, à commencer par l'actrice principale Julianne Hough, sujet de bien des combats. Les vétérans Dennis Quaid et Andie MacDowell surnagent en vain.

Le puritanisme propre à l'histoire originale fait peur à voir et l'entrain promis dans la bande -annonce (The Kills inside) tombe à plat assez rapidement malgré quelques très bonnes séquences de danses upgradées avec des courants type krump, country, blues, bref, ce qu'on était en droit d'attendre. Avec la résurgence récente du documentaire et du film ouvertement consacrés à la danse (de Rize à Pina en passant par Sexy Dance 3D très sérieusement chroniqué ici), on pouvait s'attendre à une vraie prise de risque de la part du réalisateur, hélas noyée dans l'exercice d'hommage au passé. Craig Brewer insuffle avec modération quelques musiques à l'ambiance du Sud des États-Unis, seule vraie filiation qu'on relève avec ses films précédents, en plus du sentiment d'isolation que vivent ses personnages, dans une société qu'ils tentent de bouleverser pour mieux l'intégrer.

Un gâchis un peu triste.

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