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lundi 5 novembre 2012

Jamais trop tard : 2011 en 10+ films

Cela fait 10 mois que j'y pense, et d'ailleurs, mon classement premier n'a pas vraiment évolué depuis la remise à zéro des compteurs en janvier dernier. Sans trop en faire et pour garder une trace, un humble top 10 (et plus) des films de 2011, un point sur les oublis et les rattrapages en cours.

1 - The Tree of Life (Terrence Malick)


Une première place méritée pour ce grand film. Devant l'ambition incroyable de celui-ci (entre autre, évoquer la vie d'une famille comme reflet de la Vie), Terrence Malick embrasse l'ensemble de ses thématiques casses-gueules à bras-le-corps et avec un sens touchant de la représentation, poussant aussi loin que possible la crédulité du spectateur face au spectacle désarmant, inouï et total qui s'affiche de façon tangible sur grand écran.
Une démarche héroïque et fragile, qui mérite d'être célébrée.

2 - Drive (Nicolas Winding Refn)


Empruntant au cinéma pulp ses codes et leur exposant un cadre différent où évoluer (pensez Brick), Nicolas Winding Refn magnifie un récit classique, par ses cadres et la façon dont il traite ses personnages. Les silences, ralentis et effets d'attente, de suspense, sont un modèle du genre. Aux frontières du réel avec ses effets appuyés, le montage imposé semble faire fi de tout compromis artistique, tout en restant singulièrement accessible. Contemplative face aux drames se tramant, la caméra ne lâche pas pour autant le blouson du chauffeur anonyme, et ses pas lourds.
Un prix de la mise en scène à Cannes pas volé, vu l'émotion créée par le réalisateur de Bronson en une poignée de cadres et de tentatives réussies de sortir du lot.

3- Shame (Steve McQueen)

Second film de Steve McQueen après Hunger, Shame s'attarde sur le quotidien d'un homme déconnecté émotionnellement, triste destin trouvant en Michael Fassbender une nouvelle incarnation dure et froide : rétrospectivement, ce personnage de Brandon qu'il incarne est un peu le Jason Bateman de Bret Easton Ellis qui se serait tourné vers d'autres plaisirs, et c'est ainsi toute la solitude du yuppie qui est méticuleusement étudiée.
Carey Mulligan est une nouvelle fois la femme de l'année grâce à ses rôles dans Drive et Shame, cantonnée à un rôle vierge de toute perversion et parvenant pourtant à subjuguer ses personnages, malgré son apparente simplicité (Jessica Chastain la talonne de peu, le rythme de sortie US aurait délogé la petite Carey, s'il était le même que dans nos contrées).

Et juste derrière...

4- True Grit (Joel et Ethan Coen) 
Un western linéaire mais parfois sublime, où une jeune fille engage un chasseur de prime pour se faire vengeance. Littéralement hanté par la stature de La Nuit du Chasseur, True Grit est un vrai film d'aventure qui respire, mélancolique et parfois romantique. Plus de détails par ici.

A regarder en complément avec deux films : Blackthorn (de Mateo Gil), dans lequel Sam Shepard joue un Butch Cassidy déclinant, exilé en Bolivie, et La Dernière Piste (Meek's Cutoff en anglais) de Kelly Reichardt, où l'on suit un groupe d'immigrants à la fin du XIXème siècle, traversant le pays aride pour trouver un nouveau salut en Oregon. Le film, beau et lent, tourné en 4/3, est chapeauté par Michelle Williams dont on n'arrêtera jamais de louer les talents, alors que la réalisatrice déconstruit systématiquement ses plans et déjoue les attentes pour offrir presque un western, presque un road-movie, renvoyant les colons à leurs propres visions déshumanisées. 

5- Melancholia (Lars Von Trier)
Un film et une fin du monde vus par le prisme de deux sœurs, de la relation amour-haine qu’elles entretiennent et la façon dont elles communiquent leurs émotions. Le déchaînement d’émotion et de mal-être distillé sous cette apparence de film de genre, transcendé par ses deux actrices, ont imposé un traitement à mille lieux des canons habituels. Un film déconcertant mais surtout généreux si l’on accepte de s’y abandonner.
On en parlait ici.

6- The Murderer (Na Hong-Jin)
L'âme noire humaine poussée dans ses derniers retranchements, dans cette fable sociale coréenne virant au film de genre électrisant. Tour à tour surréaliste et dramatiquement poignant, le successeur de The Chaser s'en prend à ses personnages avec une cruauté particulièrement originale. Gare aux ellipses, qui peuvent faire rapidement perdre le fil du film et de ses multiples sous-intrigues !

7- Super 8 (J.J. Abrams)

Alors que Spielberg a souvent ausculté sa propre décennie (les 80's) avec E.T. ou les Goonies (via sa société de production), J.J. Abrams se tourne avec plaisir vers le passé, trouvant une liberté infinie dans le charme rétro de cette bande de copains, habitants d'une bourgade isolée où le quotidien se retrouve condensé autour de points cathartiques (l'école, le foyer familial). Super 8 est un film d'une nostalgie et d'une mélancolie certes marquées, mais regardant toujours vers l'avenir. On en parlait en duo avec Scenes from the Suburbs de Spike Jonze


8- Winter's Bone (Debra Granik)
Winter's Bone partage avec True Grit le thème de la recherche du père. Mais il s'agit moins de sublimer cette figure (absente) que de parvenir à en faire le deuil pour s'accomplir en tant que personnage, dans les deux cas. Jennifer Lawrence est impressionnante de maturité. La communauté rurale et retranchée dans laquelle son personnage se débat trouve quelques résonances dans le film Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin (2012) et la série Justified (3 saisons jusqu'à présent).


9- Midnight in Paris (Woody Allen)
Une plongée optimiste et mélancolique dans le Paris d'aujourd'hui et d'hier. La recherche d'un âge d'or révolu. La recherche du bonheur, en somme, même si la vision carte postale qu'a le réalisateur de la capitale empiète parfois sur le film. Chouette retour de Owen Wilson parmi nous.

10- Balada Triste de Trompeta (Alex de la Iglesia)
Un histoire improbable d'amour et de perversion sur fond d'Espagne franciscaine. Après son plan final terrassant, deux secondes d'écran noir et un blanc soudainement assourdissant, où l'on se prend soudainement le contrecoup de la séance : une immense claque dans la gueule, et la certitude d'avoir vu un truc inédit.

11- Polisse (Maïwenn)
Un chouette film français où l'on rit et pleure de concert, malgré les travers auteurisants de sa réalisatrice, et du rôle encombrant qu'elle s'offre.


Pas loin derrière : Bridesmaids, The Woman (de Lucky McKee), Mission: Impossible 4, et on garde en tête Insidious pour son horreur fanfaronnante. 

Toujours pas vus : Le cheval de Turin, L'Apollonide, 50/50, Rabbit Hole, We need to talk about Kevin, Attenberg, Warrior, Hugo Cabret, Greenberg, Essential Killing, Une séparation, J'ai rencontré le diable.


On mettra à jour petit à petit...

1 commentaires:

L u X a dit…

The Murderer <3

Tu vas en chier pour le top de 2099.