Le film post-apocalyptique a plus que jamais la cote, avec de dignes représentants promouvant le genre efficacement. L'année dernière, La Route projetait Viggo Mortensen dans une fin du monde désormais bien codifiée et soutenu par un prix Pullitzer cher aux frères Coen (l'auteur Cormac McCarthy) ; cette fois-ci c'est au tour de l'ami Denzel Washington de tenter l'aventure, avec plus littéralement, un livre dans une main (et un flingue dans l'autre).
On avait laissé les frères Hughes en 2001 avec leur adaptation désossée du formidable roman-graphique From Hell, enquête d'Alan Moore posant par son érudition un point final à la grande énigme cachée derrière l'identité du tueur de Whitechapel. Tant de temps après, que pouvaient nous offrir les deux frères ? Rien de moins qu'un film qui trouve ses sources dans un recyclage massif des codes du passé, avec l'assurance d'un sujet branlant mais potentiellement intrigant : qu'est-ce qui donne toute cette valeur à ce livre ?
Si le fond du sujet est discutable une fois qu'on sait de quoi il retourne précisément (on y parle encore de foi, comme dans Prédictions l'année dernière), le reste de l'aventure laisse entrevoir de nouvelles pistes de lectures intéressantes dans leur humilité et sobriété. Lancé tel un pèlerin dans une quête obscure, Denzel déambule sur les routes décharnées d'un continent soumis à la loi du plus fort. Et à ce petit jeu, Eli est définitivement impressionnant, administrant sa sentence dans de longues chorégraphies macabres lorsque mis le dos au mur par des rednecks. Mutique et monolithique, Eli avance vers l'Ouest, ne trouvant du réconfort qu'auprès de Al Green les soirs de nuit sans lune.
On avait laissé les frères Hughes en 2001 avec leur adaptation désossée du formidable roman-graphique From Hell, enquête d'Alan Moore posant par son érudition un point final à la grande énigme cachée derrière l'identité du tueur de Whitechapel. Tant de temps après, que pouvaient nous offrir les deux frères ? Rien de moins qu'un film qui trouve ses sources dans un recyclage massif des codes du passé, avec l'assurance d'un sujet branlant mais potentiellement intrigant : qu'est-ce qui donne toute cette valeur à ce livre ?
Si le fond du sujet est discutable une fois qu'on sait de quoi il retourne précisément (on y parle encore de foi, comme dans Prédictions l'année dernière), le reste de l'aventure laisse entrevoir de nouvelles pistes de lectures intéressantes dans leur humilité et sobriété. Lancé tel un pèlerin dans une quête obscure, Denzel déambule sur les routes décharnées d'un continent soumis à la loi du plus fort. Et à ce petit jeu, Eli est définitivement impressionnant, administrant sa sentence dans de longues chorégraphies macabres lorsque mis le dos au mur par des rednecks. Mutique et monolithique, Eli avance vers l'Ouest, ne trouvant du réconfort qu'auprès de Al Green les soirs de nuit sans lune.
Fatalement, une telle avancée ne pouvait pas se faire sans buter contre quelques problèmes, symbolisés par Gary Oldman, boss d'une ville subsistant au milieu de ce désert de western ; cabotinant avec l'assurance du dernier maître des lieux, celui-ci est assez réjouissant dans son rôle. Dans ce festival de gueules cassées, saluons aussi le compositeur Tom Waits, de plus en plus attiré par la poussière aride et Malcolm McDowell, dernier vestige classe d'une Angleterre bien loin derrière (Doomsday l'employait aussi à cette fin).
Le film est assez riche dans ses rebondissements (difficile d'en dire plus sans spoiler), mais le tout reste cependant étonnamment sobre, notamment dans ses scènes d'actions, dissimulées en ombres chinoises ou faisant l'objet d'un travelling circulaire. Dans tous les cas, exceptés quelques plans de poses déifiant Denzel Washington, la réalisation reste discrète et permet, malgré les fusillades et les conflits, de faire de The Book of Eli un conte de fin du monde au bout duquel pointe un bout d'espoir. Ici, le prétexte de la quête amène un semblant de but qui manquait à La Route, qui restait un joli livre d'images où se succédaient caméos discrets et splendides flashbacks sur le personnage de la mère (Charlize Theron). De rôles féminins, il n'y en a guère plus dans The Book of Eli : Jennifer Beals, après la fin de The L Word, campe une femme prisonnière dont la fille, Mila Kunis, fera une rencontre déterminante. Déjà vue dans Forgetting Sarah Marshall (formidable comédie au passage), on savait Mila Kunis capable de jouer sous ses airs choupicutes ; elle assure une fois de plus, le soleil de cette apocalypse à venir lui faisant le plus grand bien.
En définitive, The Book of Eli est une excellente surprise ; sobre dans sa représentation d'un futur aride, bien mené et prenant son temps pour raconter le périple de son pèlerin, le film des frères Hughes se pare des plus beaux attributs propre au film post-apocalyptique (poussière, flingues et début de mythologie) pour raconter une fable de violence et d'espoir.
Le film est assez riche dans ses rebondissements (difficile d'en dire plus sans spoiler), mais le tout reste cependant étonnamment sobre, notamment dans ses scènes d'actions, dissimulées en ombres chinoises ou faisant l'objet d'un travelling circulaire. Dans tous les cas, exceptés quelques plans de poses déifiant Denzel Washington, la réalisation reste discrète et permet, malgré les fusillades et les conflits, de faire de The Book of Eli un conte de fin du monde au bout duquel pointe un bout d'espoir. Ici, le prétexte de la quête amène un semblant de but qui manquait à La Route, qui restait un joli livre d'images où se succédaient caméos discrets et splendides flashbacks sur le personnage de la mère (Charlize Theron). De rôles féminins, il n'y en a guère plus dans The Book of Eli : Jennifer Beals, après la fin de The L Word, campe une femme prisonnière dont la fille, Mila Kunis, fera une rencontre déterminante. Déjà vue dans Forgetting Sarah Marshall (formidable comédie au passage), on savait Mila Kunis capable de jouer sous ses airs choupicutes ; elle assure une fois de plus, le soleil de cette apocalypse à venir lui faisant le plus grand bien.
En définitive, The Book of Eli est une excellente surprise ; sobre dans sa représentation d'un futur aride, bien mené et prenant son temps pour raconter le périple de son pèlerin, le film des frères Hughes se pare des plus beaux attributs propre au film post-apocalyptique (poussière, flingues et début de mythologie) pour raconter une fable de violence et d'espoir.
1 commentaires:
Mon con, voilà le movie dont je te parlais il y a quelques temps, par mail ! J'attends ça avec impatience. Mets ton inconscient en marche pour me rappeler, quand le DVD Rip apparaitra des cieux apocalyptiques, pour que je me régale.
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