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dimanche 16 septembre 2012

La Cabane dans les bois, de Drew Goddard


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Un film moins méta et plus symbolique que l'excellent Detention, chroniqué précédemment, mais tout aussi réjouissant dans sa déconstruction systématique du film d'horreur : celui-ci part sur un postulat de série B classique, où une bande de jeunes gens répondant aux clichés du genre (sportif, slacker, intello, bimbo et jeune fille sage) partent un week-end s'isoler dans une bicoque en pleine forêt. L'imaginaire des Evil Dead de Sam Raimi est alors convoqué dans les grandes largeurs, dans ce film produit et co-écrit par Joss Whedon, en odeur de sainteté cette année grâce au carton mondial de son film de super-héros. 



Bien vite, le verni de la jeunesse américaine se fissure, révélant l'originalité inhérente que l'on était en droit d'attendre d'un tel projet référentiel. Se jouant des clichés qu'il prend à rebrousse poils, le film se moque de nos attentes et nous jette au visage une intrigue parallèle absolument incompréhensible de prime abord, qui fait sens petit à petit. Très vite, les révélations systématiques qui accompagnent l'exercice de style tendent vers un absolu d'horreur très conceptuel, dans la pure tradition d'un Buffy contre les vampires, tirant graduellement ce film de scénaristes vers le haut. D'ailleurs, Drew Goddard fut l'acolyte de Whedon sur la défunte série Buffy, puis travailla sur le scénario de Cloverfield (autre film nimbé de mystère), ajoutant ainsi à son palmarès de collaboration l'incontournable J.J. Abrams (autre maître geek). Bonus sympathique au présent film : l'apparition, en fin de bobine, d'une actrice tutélaire du cinéma de genre, en guise de dernier hommage délicat.

Deux acteurs familiers de l'univers de Joss Whedon encadrent la progression du film : Fran Kranz dans le rôle du geek flanqué de références utiles, et la délicate Amy Acker, dont le personnage répond à son double de la série Dollhouse, le Dr Claire Saunders. L'actrice retrouve d'ailleurs Joss Whedon cette année dans une adaptation de la pièce de Shakespeare, Much ado about nothing, mis en boîte en quelques jours dans la maison du réalisateur au terme du tournage de Avengers. Les retours sont pour la plupart positifs, mais on doute que ce petit budget shooté en noir et blanc trouve la voie des salles françaises un jour...
En attendant, La Cabane dans les bois (au titre faussement sarcastique) est globalement une bonne surprise, doté d'un humour référentiel pointu et déviant, et d'un immense respect pour un genre très souvent malmené. On le recommande vivement.

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