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mercredi 5 août 2009

Transformers 2 - Pistes de lectures annexes et réflexions tardives

C'est à l'occasion d'un débat animé avec Erwan (éminent représentant ciné de Radio Campus Rennes), que la nécessité s'est imposée d'elle-même: il faut revoir Transformers 2. M'étant déjà fendu d'un texte à cette époque (à cette adresse), on se contentera de quelques pistes de lectures pour vivre l'aventure autrement.

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- Diplômé de la Wesleyan University dans le Connecticut, Michael Bay a pourtant tout du californien pure souche, avec sa stature de sportif et sa belle gueule dorée par le soleil. Et à dire vrai, Michael a sans doute été un de ces frat boys, espèce détestable d'étudiants retranchés dans des confréries machistes arborant un dégoût sauvage du geek et animé d'une certaine idée du culte du corps. Michael Bay effectue d'ailleurs un inexplicable caméo dans Mystery Men (1999 - film de losers-héros), assis à la table d'une fratrie de gros bourrins portant les sigles d'une vague université. On le voit brailler l'espace d'un plan, puis il disparaît dans la faune du film auquel il ne participe pas plus (pas producteur et encore moins scénariste). C'est sans doute frustré par sa scolarité dans une université de l'Est qu'il parsème depuis sa filmographie de déclarations d'amour aux jeunes femmes de Californie.

Parenthèse : Michael Bay reste cependant tellement awesome qu'il a tourné dans une pub dans laquelle il se parodie lui-même.






Ainsi, Transformers 2 se transforme en retour au pays quand Sam Witwicky s'envole pour Philadelphie et une université au nom inconnu. On apprendra dans la section anecdotes de l'IMDb que deux universités ont servi de lieux de tournage, mais que face aux dégâts imposés par l'histoire au sein des murs de chacune d'entre elles, les doyens respectifs des institutions concernées ont jugé que Transformers 2 ne serait pas la pub idéale pour leurs établissements.
Sans déconner.

Quatre exemples pour trois séquences pèles-mêles abordées avec ce nouveau cadre :

Sam Witwicky, Michael Bay, Shia LaBeouf, Transformers 2, IMDB, Isabel Lucas, Radio Campus, Bad Boys 2, Megan Fox, Armageddon, Liv Tyler, Transformers, poster, trailer, pictureAimer la nouvelle diversité (et ses perversités)
- On en faisait déjà des articles quand les choses s'annonçaient à peine (genre ici) , le casting s'enrichissait d'un personnage féminin. Je l'ai confondu un moment avec la craquante informaticienne du premier épisode, mais il n'en est rien, Isabel Lucas est bien une nouvelle arrivée. Une arrivée intéressée puisque la belle y joue une blonde aux intentions très claires et exclusivement charnelles dans ses premiers moments. Avec un empressement flippant et un rentre-dedans démentiel dès sa première scène avec Sam, on en serait aussi bloqué que lui. Complètement déshinibée, on lui doit quelques réactions stupidement géniales de la part de Sam, qui ne sait plus quoi faire pour s'en débarrasser. Ses scènes parfaitement réjouissantes laissent au final un goût d'inachevé par leur potentialité de teen movie qualitatif qui aurait pu être réussi : Megan Fox y lâche enfin un semblant de jeu d'acteur quand elle est furax, et Shia LaBeouf peut répliquer par des idées qui n'auront pas le temps d'être exploitées à cause du rythme du film (parmi les idées de dialogue : le temps mort de 10 secondes, les excuses bateaux de mecs pris la main dans le sac, les hurlements pour détourner l'attention, bref, que des ressorts qui fonctionnent en l'état vu le rythme saccadé du film).

La belle Isabel se révèle finalement être un méchant robot destinée à capturer Sam grâce à ses attraits qu'elle a nombreux. Une séquence efficace achève d'ailleurs de la muter en créature métallique insatiable.
Le site io9.com rapportait que la création de cette séquence à elle seule avait demandé aux ingénieurs deux mois de travail pour chaque SECONDE de transformation de la bête. Voilà qui peut expliquer son peu de présence à l'écran, ainsi que sa seconde transformation, ellipsée par un plan de coupe alors qu'elle bondit sur la voiture de nos fuyards.
Reste qu'en l'état, la belle Isabel Lucas restait la meilleure réponse aux besoins de scénarios des producteurs : En exploitant plus judicieusement son faux triangle amoureux, ils auraient pu offrir une part de rêve certes typiquement balisée mais bien moins invraisemblable que son rollercoaster à présent éventé. D'autant que via un personnage rodé niveau informatique, Michael Bay se trouvait l'occasion d'un plaisir pas coupable. Un personnage qui annonçait tout de go : "On a piraté la base de données du rectorat pour avoir toutes les bombasses dans notre dortoir". La plus belle idée du film, formulée trivialement, prétexte parfait pour cadrer ses actrices comme dans un film de cul (cf. la dernière tentative d'Alice de séduire Sam) et filmer des scènes de fêtes étudiantes comme la séquence de boîte de nuit dans Bad Boys 2 (séquence où apparaissait déjà une Megan Fox - mineure à l'époque - créditée sous l'appellation "Bikini Kid Dancing Under Waterfall")

Destruction des héritages du passé :

- Piste dont la paternité revient à Erwan : En bon frat boy sans cervelle qu'il a sans doute été, Michael Bay a des comptes à régler avec l'université. Prétexte à l'histoire, Sam, Mikaela et Leo se réfugient dans une impressionnante bibliothèque qui finit par voler en éclat sous les assauts répétés du robot carnassier. Comme si les vestiges de la connaissance ne comptaient plus, ou que Michael y trouvait la parfaite disposition pour sa scène d'action, le lieu est tout simplement rasée, annihilé, sans espoir d'être sauvé. Les acteurs virevoltent, sautent du sol au plafond, tentent d'échapper à la menace. Les plan se multiplient, les bibliothèques explosent, les livres se déchiquètent et le "lieu de culte" est réduit en bouillie avant de voir la suite de son action se poursuivre sur le campus.
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C'est presque aussi révoltant que de voir les Piramides de Gizeh se faire escalader par des robots peu soucieux de préserver ces merveilles du monde. Quelques plans plus tôt, on nous montrait d'ailleurs la famille Witwicky en vacances à Paris, se faire agresser par un mime et recracher leurs escargots avec force rouspétance. Rien d'insultant jusqu'à présent, Transformers 2 est un film américain usant des clichés touristiques comme de gimmicks passagers. Attendez de voir comment sont traités les pauvres Égyptiens.

Dialoguer teen dans un film de robots
- C'est au sein de ces séquences de destruction qu'on découvre que Sam a la panique facile, un trait caractérisé par un débit verbal étonnant quand il doit s'exprimer. Impossible de ne pas au moins esquisser un sourire quand celui-ci, au bord de la crise de nerfs toutes les 20 minutes, doit résumer la situation à un nouvel arrivant en lui hurlant tout ce qu'il sait dans un charabias difficilement compréhensible de prime abord : mêlant analogies et beaucoup de répétitions ("des signes dans ma tête !", hurle-t-il à longueur de temps), le comique est basé le plus souvent sur cet empilement successifs de répliques hurlées comme des taglines efficaces.
Dans les séquences de l'université, on trouve aussi des moments plus posés où les échanges deviennent presque aussi récréatif que dans un film d'Apatow. Les répliques fusent et semblent naturelles, balancées du tac au tac. Même en VF le résultat est criant de vérité et réjouissant, entre grosse farce entre amis et panique exultée par le verbe.

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De la magie d'instants sauvés par le montage :

- Détendue par un gâteau aux herbes, la mère stressée accompagnant son fils devient anormalement cool et se balade sur la campus, criant à qui veut l'entendre que son petit vient d'emménager à côté (et qu'il se déguisait en Spice Boy quand il était petit). Totalement hors de contrôle, elle s'enfuit quand son mari veut la rattraper, donnant lieu à un moment d'improvisation miraculeusement capturé au sein de cette structure bien rodée.
Attention, ça va très vite et cette fois-ci, sans plans de coupes, pour une scène où Shia LaBeouf se demande presque ce qu'il fait dans le plan : constitué pour une fois d'humains uniquement et non plus de doubles fantômes qui laisseront la place à des robots doués de la parole, ce plan reste intéressant pour sa dynamique vaguement abordée de pure comédie. Sam tâtonne, cherche à occuper ses mains, ne sait plus comment réagir face à sa mère lâchée sur le campus, puis finit par tourner le dos à la scène pour faire semblant de refaire ses lacets. Une situation de gêne portée à son paroxysme quand une fille interpelle Sam pour lui demander de s'occuper de sa mère, qu'il fait semblant de ne pas connaître.
Au sein de cette courte séquence réalisée en un plan, on sent la part d'improvisation d'un acteur et les éventuelles possibilités qui auraient pu en découler dans le cadre d'une direction d'acteurs différentes ; par la suite, il faudra se contenter de dialogues débités en rafale pour espérer percer un peu de vie derrière la mécanique huilée de l'organisation.

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Fuck l'amour, vive l'art (de la guerre)

- Dans cette débauche d'effets et d'intrigues à (dé)mêler, Michael Bay perd en chemin le ressenti immédiat pour son couple gagnant, Shia LaBeouf/Megan Fox, empathie qu'on pouvait ressentir avec, par exemple, la paire Ben Affleck/Liv Tyler dans Armageddon (du même réalisateur). Avec le changement d'époque s'accompagne un changement de mœurs, de style, de pudeur : 11 ans séparent les deux films. Dans Armageddon, Ben et Liv s'ébrouent dans deux touchantes scènes intimes, avant de se marier en générique de fin. Transformers 2 évolue, avec ces protagonistes qui se donnent rendez-vous sur internet pour tchatter. En chemin, on se cherche dans des dialogues débités à la mitraillette et on se dit "Je t'aime" avec difficulté : une épreuve montée comme un climax émotionnel qui ne marche jamais, alors qu'on n'arrête pas de se faire aguicher en chemin, que ce soit par la mise en scène ou par les créatures qui défilent sur l'écran. La suite, en hors-champ, toujours.

Transformers 2
, c'est un peu moins con que ce qu'on veut bien en penser, mais c'est vrai qu'il faut parfois chercher... reste de bonnes idées ça et là pour les déviants, et beaucoup d'espoir pour la suite !

2 commentaires:

Unknown a dit…

Pour une autre approche du film lié à GI Joe (dont le Wak s'est beaucoup moqué en projo à ce qui'il paraît..), il faut lire cet article assez judicieux et qui amène du grain à moudre:
http://www.chronicart.com/cinema/chronique.php?id=11443

Erwan a dit…

Pour prolonger ces bonnes pistes de refléxions et donner du grain à moudre par rapport à GI Joe (que le wak s'est paraît-il moquer en projo)il faut lire la critique récente de ce film par Chronic'art: http://www.chronicart.com/cinema/chronique.php?=id11443