Avec le Wolfman de Joe Johnston qui apparaît enfin dans les plannings (ce 12 février aux États-Unis), il convient de revoir les classiques du film de loup-garou pour se tenir à jour. Car même si ce loup-garou version 2010 semble pulluler de plans numériques un peu tristes, le tout a l'air éminemment sympathique à la vue de son casting (Benicio Del Toro, Hugh Weaving et certes Anthony Hopkins), dans sa reconstitution et son baroque a priori barbare. Les dernières tentatives à la Van Helsing et Underworld étaient quelques peu vaines, on évitera donc d'imaginer ce qu'aurait pu donner le film si les studios en avaient laissés les rênes à Mark Romanek, comme il était initialement prévu (son travail de clippeur est recensé dans l'un des volumes de la série DVD "Work of Director" qui compte aussi les travaux de Spike Jonze et Michel Gondry).
Dans le film de loup-garou, 1981 tient une place intéressante si ce n'est indispensable.
Joe Dante, alors en début de carrière, se met en tête de réaliser Hurlements (The Howling) son film aux penchants lycanthropes, avec une approche intéressante : d'entrée de jeu le spectateur est lancé en pleine enquête, suivant une journaliste sur les traces d'un serial killer qui a fait d'elle sa cible privilégiée.
La journaliste, très tête à claques (elle finit d'ailleurs par s'en prendre une bonne, tant mieux) poursuit son investigation en profondeur, dans un cadre assez sexué et malsain, démontrant que Joe Dante prenait alors son sujet très au sérieux. On suit la fuite en avant de l'héroïne avec plaisir jusqu'à des contrées originales relançant l'intérêt en cours de parcours, tendant à éloigner le film de ses penchants premiers. Malgré l'esthétique un peu Hollywood Night que tend à prendre le film (les personnages sont incroyablement kitchs et Patrick McNee en fait des tonnes), celui-ci reste passionnant par son mélange d'enquête conventionnelle mêlée à des éléments fantastiques qui surgissent peu à peu.
Le film culmine dans un final avec une bande de lycanthropes impressionnants, auquel Joe Dante a voulu donner le look très cartoon du grand méchant loup pour faire appel à une terreur enfantine assez satisfaisante (les créatures restent très impressionnantes). Les transformations, très glauques et bien en chairs, ont échoué à Rob Bottin, qui allait s'atteler un an après aux effets visuels de The Thing et à certains autres films de Joe Dante dans les années à suivre (dont L'Aventure Intérieure et Gremlins).
Bonus savoureux, Hurlements, ainsi que le film qui suit, ont d'intéressants qu'ils relaient fictivement l'information au public, se terminant par un sursaut d'horreur qu'on garde en tête un moment après être sorti du film...
Le film a regarder absolument en combo avec Hurlements, c'est Le Loup-Garou de Londres, film concurrent réalisé par John Landis et sorti lui aussi en 1981. L'approche y est différente, plus irrévérencieuse et décalée grâce à ses personnages, visiblement échappés d'un teen-movie (à l'époque John Hughes faisait loi dieu merci). Le ton humoristique qui s'en dégage peut être surprenant au départ compte tenu du cadre du film, mais bien vite on se prend au jeu et cet ajout n'enlève pas au charme de la peur telle que voulue par le réalisateur des Blues Brothers.
Démarrant dans la lande écossaise, le film suit le road trip de deux étudiants américains en vacances, tombant par hasard en plein cauchemar. Le rythme très rapide du film (qui dure juste 1h30) laisse peu de place à une psychologie très achevée et permet d'aller droit au but, entre un séjour à l'hôpital, une transformation et un foutoir monstrueux. Les personnages vivent comme si demain n'existait pas et nous font regretter de ne pas avoir vécu cette période assez libérée (cf. le rôle de l'infirmière), tandis que la folie du film culmine en plein Picadilly Circus dans une conclusion grotesque et horrible, laissant le spectateur le cul entre deux chaises.
Le film a pris de la bouteille mais trouve encore le moyen de nous terrifier et de passer par les étapes entendues du genre, entre légendes entretenues par le village, transformations et course contre la montre pour empêcher le pire d'arriver. Rick Baker se chargeait des transformations de la bête, laquelle n'a malheureusement pas un grand temps d'apparition à l'écran. Mais en soi, le film est infiniment satisfaisant, respectant scrupuleusement les étapes du folklore en vigueur, démonstrations à l'appui.
2 films à (re)voir pour saisir l'importance de l'année 1981 en terme de liberté de ton et de production, et pour son inventivité constante dans l'utilisation des effets spéciaux, loin d'être numériques !
- The Howling (Hurlements), 1981, réalisé par Joe Dante
- An American Werewolf in London (Le Loup-Garou de Londres), 1981, réalisé par John Landis
Dans le film de loup-garou, 1981 tient une place intéressante si ce n'est indispensable.
Joe Dante, alors en début de carrière, se met en tête de réaliser Hurlements (The Howling) son film aux penchants lycanthropes, avec une approche intéressante : d'entrée de jeu le spectateur est lancé en pleine enquête, suivant une journaliste sur les traces d'un serial killer qui a fait d'elle sa cible privilégiée.
La journaliste, très tête à claques (elle finit d'ailleurs par s'en prendre une bonne, tant mieux) poursuit son investigation en profondeur, dans un cadre assez sexué et malsain, démontrant que Joe Dante prenait alors son sujet très au sérieux. On suit la fuite en avant de l'héroïne avec plaisir jusqu'à des contrées originales relançant l'intérêt en cours de parcours, tendant à éloigner le film de ses penchants premiers. Malgré l'esthétique un peu Hollywood Night que tend à prendre le film (les personnages sont incroyablement kitchs et Patrick McNee en fait des tonnes), celui-ci reste passionnant par son mélange d'enquête conventionnelle mêlée à des éléments fantastiques qui surgissent peu à peu.
Le film culmine dans un final avec une bande de lycanthropes impressionnants, auquel Joe Dante a voulu donner le look très cartoon du grand méchant loup pour faire appel à une terreur enfantine assez satisfaisante (les créatures restent très impressionnantes). Les transformations, très glauques et bien en chairs, ont échoué à Rob Bottin, qui allait s'atteler un an après aux effets visuels de The Thing et à certains autres films de Joe Dante dans les années à suivre (dont L'Aventure Intérieure et Gremlins).
Bonus savoureux, Hurlements, ainsi que le film qui suit, ont d'intéressants qu'ils relaient fictivement l'information au public, se terminant par un sursaut d'horreur qu'on garde en tête un moment après être sorti du film...
Le film a regarder absolument en combo avec Hurlements, c'est Le Loup-Garou de Londres, film concurrent réalisé par John Landis et sorti lui aussi en 1981. L'approche y est différente, plus irrévérencieuse et décalée grâce à ses personnages, visiblement échappés d'un teen-movie (à l'époque John Hughes faisait loi dieu merci). Le ton humoristique qui s'en dégage peut être surprenant au départ compte tenu du cadre du film, mais bien vite on se prend au jeu et cet ajout n'enlève pas au charme de la peur telle que voulue par le réalisateur des Blues Brothers.
Démarrant dans la lande écossaise, le film suit le road trip de deux étudiants américains en vacances, tombant par hasard en plein cauchemar. Le rythme très rapide du film (qui dure juste 1h30) laisse peu de place à une psychologie très achevée et permet d'aller droit au but, entre un séjour à l'hôpital, une transformation et un foutoir monstrueux. Les personnages vivent comme si demain n'existait pas et nous font regretter de ne pas avoir vécu cette période assez libérée (cf. le rôle de l'infirmière), tandis que la folie du film culmine en plein Picadilly Circus dans une conclusion grotesque et horrible, laissant le spectateur le cul entre deux chaises.
Le film a pris de la bouteille mais trouve encore le moyen de nous terrifier et de passer par les étapes entendues du genre, entre légendes entretenues par le village, transformations et course contre la montre pour empêcher le pire d'arriver. Rick Baker se chargeait des transformations de la bête, laquelle n'a malheureusement pas un grand temps d'apparition à l'écran. Mais en soi, le film est infiniment satisfaisant, respectant scrupuleusement les étapes du folklore en vigueur, démonstrations à l'appui.
2 films à (re)voir pour saisir l'importance de l'année 1981 en terme de liberté de ton et de production, et pour son inventivité constante dans l'utilisation des effets spéciaux, loin d'être numériques !
- The Howling (Hurlements), 1981, réalisé par Joe Dante
- An American Werewolf in London (Le Loup-Garou de Londres), 1981, réalisé par John Landis
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