La première partie de la saison 2 couvre les épisodes 1 à 7.
- Saison 1 et perspectives:
Après une première saison en
demie-teinte, retour auprès de Rick et de son groupe de survivants,
laissés à l'abandon après leur fuite de Washington. La dilution
progressive de l'intrigue dans la saison 1 avait finit par peu à peu
effacer l'intérêt qu'on pouvait avoir pour la série, dont le terrain de
jeu est pourtant illimité: non seulement Frank Darabont, showrunner de la série, adapte un comic-book en cours de parution au succès jamais démenti (atteignant le centième numéro américain en juillet 2012), mais son pool
de scénaristes, parmi lesquels le scénariste du comics lui-même, Robert
Kirkman, ne s'embarque pas dans la simple et pataude adaptation.
Ainsi, les péripéties de Rick et sa bande ont rapidement pris un tour inédit au cours de la première saison, à mesure que s'ajoutaient et se soustrayaient de nouveaux personnages et des situations alarmantes. Étrangement, il est intéressant de relever que les personnages les plus clichés de la série (à première vue) ne sont pas présents dans le comics: pas de traces des frères rednecks, ni de T-Dog (seul personnage afro-américain), qui persistent pourtant à exister à l'écran, y compris en cette saison 2.
Robert Kirkman lui-même a déclaré considérer l'adaptation télé comme une occasion supplémentaire de réinventer son univers et ses personnages, de façon à surprendre non seulement le public de la série, mais aussi les fidèles lecteurs du comics (15 volumes en VF à ce jour publiés chez Delcourt, l'écart avec les États-Unis s'amenuise).
La chaîne AMC, qui produit et diffuse la série, joue avec le format proposé (de longs épisodes de 50 minutes et plus) pour se trouver une légitimité parmi le programme de qualité proposé depuis quelques années par les chaînes câblées. Malheureusement, à l'image de Hell on Wheels (qu'on peut considérer comme un premier faux-pas), The Walking Dead et leurs responsables ne bénéficient pas du même savoir-faire incroyable que les deux autres showrunners emblématiques du network, Matthew Weiner (Mad Men) et Vince Gilligan (Breaking Bad).
Comme pour ajouter à cet état de faits, le prestigieux Frank Darabont, qui a pourtant fait ses preuves dans le survival avec The Mist, s'est fait débarquer de son poste de responsable en plein tournage de cette seconde saison. Il a été remplacé par Glen Mazzara dont le fait d'armes le plus éloquent a été son poste de producteur exécutif sur la série The Shield, mais dont le reste de la filmographie inquiète un peu, entre séries annulées et implications douteuses. Et peut-on encore compter sur la présence de Gale Anne Hurd, fidèle collaboratrice de James Cameron ?
On a des doutes.
Ainsi, les péripéties de Rick et sa bande ont rapidement pris un tour inédit au cours de la première saison, à mesure que s'ajoutaient et se soustrayaient de nouveaux personnages et des situations alarmantes. Étrangement, il est intéressant de relever que les personnages les plus clichés de la série (à première vue) ne sont pas présents dans le comics: pas de traces des frères rednecks, ni de T-Dog (seul personnage afro-américain), qui persistent pourtant à exister à l'écran, y compris en cette saison 2.
Robert Kirkman lui-même a déclaré considérer l'adaptation télé comme une occasion supplémentaire de réinventer son univers et ses personnages, de façon à surprendre non seulement le public de la série, mais aussi les fidèles lecteurs du comics (15 volumes en VF à ce jour publiés chez Delcourt, l'écart avec les États-Unis s'amenuise).
La chaîne AMC, qui produit et diffuse la série, joue avec le format proposé (de longs épisodes de 50 minutes et plus) pour se trouver une légitimité parmi le programme de qualité proposé depuis quelques années par les chaînes câblées. Malheureusement, à l'image de Hell on Wheels (qu'on peut considérer comme un premier faux-pas), The Walking Dead et leurs responsables ne bénéficient pas du même savoir-faire incroyable que les deux autres showrunners emblématiques du network, Matthew Weiner (Mad Men) et Vince Gilligan (Breaking Bad).
Comme pour ajouter à cet état de faits, le prestigieux Frank Darabont, qui a pourtant fait ses preuves dans le survival avec The Mist, s'est fait débarquer de son poste de responsable en plein tournage de cette seconde saison. Il a été remplacé par Glen Mazzara dont le fait d'armes le plus éloquent a été son poste de producteur exécutif sur la série The Shield, mais dont le reste de la filmographie inquiète un peu, entre séries annulées et implications douteuses. Et peut-on encore compter sur la présence de Gale Anne Hurd, fidèle collaboratrice de James Cameron ?
On a des doutes.
- Saison 2 - première partie:
Dans cette seconde saison, on sent une résistance à se lancer, non pas dans le vif du sujet (on y est dès l'ouverture pleine de promesses, en plein survival),
mais dans un enjeu plus global, plus ambitieux ; or, on peut presque
considérer les premiers épisodes de cette saison comme une intrigue
secondaire en attendant de reprendre la route, car la progression est
stoppée nette par une disparition et un accident obligeant les
protagonistes à mettre le pied à terre. Pour autant, le récit nous
conduit enfin vers l'un des repères attendus de la série (la ferme
d'Hershel), offrant quelques brefs mais sublimes moments d'émotion: un flash-back
vers le passé, quand tout était "normal", et les larmes d'un couple inquiet, de beaux moments malgré quelques vautres dans des poncifs vus
et revus, quand l'intrigue ne stagne pas tout simplement pour gagner du
temps (l'épisode 2x04 et son zombie coincé dans le puits, fausse bonne
idée pour détendre l'atmosphère, épisode sans enjeux).
Rick Grimes, dont toute l'humanité repose sur sa famille et les gens dont il se sent responsable, est paradoxalement freiné par cette responsabilité. L'idée même de migration de groupe impose un rythme lent et prudent qui finit par avoir raison de l'intérêt qu'on peut avoir pour la série, comme cette recherche sans fin qui occupe toute la première partie de la saison, jusqu'à une apothéose horrifique tenant autant du jeu de massacre glauque que d'une allégorie de l'interventionnisme américain (allez, c'est gratuit).
Avant d'en arriver là, la série tâche de ne pas desservir ses personnages: sursauts moraux en pagaille, belle échappée romantique entre Glenn et une survivante, tension sous-jacente et secrets finalement dévoilés font partie des rares sursauts d'intérêt de ce début de saison. Le tout reste cependant d'un classicisme académique et l'on se rend compte que si les producteurs pensent tenir le survival ultime, il va falloir sacrément lâcher la bride. En fait, la série court après l'image qu'elle se donne au travers de ses campagnes promotionnelles, sans jamais se départir de son teint sépia assez laid. Dommage que jamais on se retrouve la grandeur tragique des affiches peaufinées par l'équipe marketing.
Bilan mitigé, au terme de cette première partie, qui aurait gagné à filer droit pour en raconter plus. On sent malgré tout l'énorme travail des scénaristes qui essaient d'imposer des choix moraux et de lourdes décisions à leurs personnages, en espérant que ce soit vers une progression plus échevelée du rythme des intrigues, à l'image du comics: au terme du volume 11 du comics (grosse pierre angulaire), on reconnaît difficilement les personnages connus au début ; si le travail ici abattu à la TV tend vers cette drastique évolution, on sera encore là pour suivre la série d'AMC dans ses prochaines saisons... pour l'instant, place à la seconde partie de cette saison pour juger sur pièce.
Rick Grimes, dont toute l'humanité repose sur sa famille et les gens dont il se sent responsable, est paradoxalement freiné par cette responsabilité. L'idée même de migration de groupe impose un rythme lent et prudent qui finit par avoir raison de l'intérêt qu'on peut avoir pour la série, comme cette recherche sans fin qui occupe toute la première partie de la saison, jusqu'à une apothéose horrifique tenant autant du jeu de massacre glauque que d'une allégorie de l'interventionnisme américain (allez, c'est gratuit).
Avant d'en arriver là, la série tâche de ne pas desservir ses personnages: sursauts moraux en pagaille, belle échappée romantique entre Glenn et une survivante, tension sous-jacente et secrets finalement dévoilés font partie des rares sursauts d'intérêt de ce début de saison. Le tout reste cependant d'un classicisme académique et l'on se rend compte que si les producteurs pensent tenir le survival ultime, il va falloir sacrément lâcher la bride. En fait, la série court après l'image qu'elle se donne au travers de ses campagnes promotionnelles, sans jamais se départir de son teint sépia assez laid. Dommage que jamais on se retrouve la grandeur tragique des affiches peaufinées par l'équipe marketing.
Bilan mitigé, au terme de cette première partie, qui aurait gagné à filer droit pour en raconter plus. On sent malgré tout l'énorme travail des scénaristes qui essaient d'imposer des choix moraux et de lourdes décisions à leurs personnages, en espérant que ce soit vers une progression plus échevelée du rythme des intrigues, à l'image du comics: au terme du volume 11 du comics (grosse pierre angulaire), on reconnaît difficilement les personnages connus au début ; si le travail ici abattu à la TV tend vers cette drastique évolution, on sera encore là pour suivre la série d'AMC dans ses prochaines saisons... pour l'instant, place à la seconde partie de cette saison pour juger sur pièce.
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