Propulsé réalisateur d'une nouvelle 'licence' au succès surprise ayant
relancé tout le sous-genre du film de zombies en 2002, Juan Carlos
Fresndillo n'a, à son actif à l'époque, que Intacto, film ibérique dont l'intérêt découlait de son pitch, original. Soit, ce qui manque à ce 28 semaines plus tard,
curieuse expérimentation bancale gorgée d'orgueil, essayant de
renouveler le fragile miracle en évoluant d'une production indépendante
(28 jours plus tard, donc) à un blockbuster décérébré. Ceci, en suivant
plus ou moins méticuleusement les errements de nouveaux personnages esseulés, pris dans la tourmente.
Au départ, le film a le bon sens de prendre la suite du film de Danny Boyle en continuant sur la lancée de celui-ci, suivant logiquement la crise à l'échelle de la capitale londonienne où s'organise la reconstruction. Sauf qu'après la bonne idée d'avoir montré comment s'opérait cette variante du plan Marshall où les États-Unis soutiennent Londres et l'Angleterre, le film tombe dans le slasher bas de gamme en réactivant la menace sous un prétexte fallacieux. Dévolu à un yes-man énergique, le destin du film est alors sérieusement contrarié, et tombe dans le tout-venant frôlant le direct-to-video, tout comme d'ailleurs une partie de sa fin semble convoquer tout l' "imaginaire" faiblard des REC et Paranormal Activity -- comme une fausse bonne idée déclinable à l'excès. Ici, plus de traces d'humanité dans le groupe survivant qui tombe sous les coups, plus de poignantes questions certes connues, mais offrant des pistes de lectures annexes. 28 Semaines plus tard est un actionner qui réussit par à-coups ses tentatives potentiellement badass d'en mettre plein la vue (pilonnage des rues de Londres, gazages en règle, séquence de snipers), avant de régulièrement s'échouer sur le bas-côté à force de vouloir faire le malin, et d'user d'une narration inaboutie, assez stupide dans ses sous-intrigues dont le pauvre Robert Carlyle fait les frais.
Le réalisateur a par ailleurs une large tendance à user de la caméra à l'épaule et de balancer du plan décadré en tous sens pour essayer de représenter le chaos ambiant. Une mauvaise idée, une absence de pensée visuelle flagrante, qui ne fait qu'ajouter à la confusion et ne permet jamais de cacher la misère. Ce faisant, il sème derrière lui les poids lourds de ce genre de pratique, Michael Bay en tête (ce n'est pas un compliment), en syncopant toute la grammaire visuelle nécessaire en une bouillie illisible qui ne sert plus qu'un montage cut, ne provoquant comme seule réaction que le sursaut facile.
Lot de consolation : le film est un vivier de talents aujourd'hui reconnus, dont les acteurs occupent des rôles archétypaux qui sied bien à cette énième histoire de fin du monde :
- Harold Perrineau de Lost (pilote d'hélicoptère),
- Jeremy Renner de Démineurs et Avengers (barbouze),
- Imogen Poots et son museau pointu qu'on adore depuis Fright Night (demoiselle en détresse),
- l'immense Idris Elba des séries The Wire et Luther (responsable des opérations),
- la charmante Rose Byrne de Insidious et Bridesmaids (médecin chef)...
Une façon de redécouvrir le film, sous un autre angle.
Au départ, le film a le bon sens de prendre la suite du film de Danny Boyle en continuant sur la lancée de celui-ci, suivant logiquement la crise à l'échelle de la capitale londonienne où s'organise la reconstruction. Sauf qu'après la bonne idée d'avoir montré comment s'opérait cette variante du plan Marshall où les États-Unis soutiennent Londres et l'Angleterre, le film tombe dans le slasher bas de gamme en réactivant la menace sous un prétexte fallacieux. Dévolu à un yes-man énergique, le destin du film est alors sérieusement contrarié, et tombe dans le tout-venant frôlant le direct-to-video, tout comme d'ailleurs une partie de sa fin semble convoquer tout l' "imaginaire" faiblard des REC et Paranormal Activity -- comme une fausse bonne idée déclinable à l'excès. Ici, plus de traces d'humanité dans le groupe survivant qui tombe sous les coups, plus de poignantes questions certes connues, mais offrant des pistes de lectures annexes. 28 Semaines plus tard est un actionner qui réussit par à-coups ses tentatives potentiellement badass d'en mettre plein la vue (pilonnage des rues de Londres, gazages en règle, séquence de snipers), avant de régulièrement s'échouer sur le bas-côté à force de vouloir faire le malin, et d'user d'une narration inaboutie, assez stupide dans ses sous-intrigues dont le pauvre Robert Carlyle fait les frais.
Le réalisateur a par ailleurs une large tendance à user de la caméra à l'épaule et de balancer du plan décadré en tous sens pour essayer de représenter le chaos ambiant. Une mauvaise idée, une absence de pensée visuelle flagrante, qui ne fait qu'ajouter à la confusion et ne permet jamais de cacher la misère. Ce faisant, il sème derrière lui les poids lourds de ce genre de pratique, Michael Bay en tête (ce n'est pas un compliment), en syncopant toute la grammaire visuelle nécessaire en une bouillie illisible qui ne sert plus qu'un montage cut, ne provoquant comme seule réaction que le sursaut facile.
Lot de consolation : le film est un vivier de talents aujourd'hui reconnus, dont les acteurs occupent des rôles archétypaux qui sied bien à cette énième histoire de fin du monde :
- Harold Perrineau de Lost (pilote d'hélicoptère),
- Jeremy Renner de Démineurs et Avengers (barbouze),
- Imogen Poots et son museau pointu qu'on adore depuis Fright Night (demoiselle en détresse),
- l'immense Idris Elba des séries The Wire et Luther (responsable des opérations),
- la charmante Rose Byrne de Insidious et Bridesmaids (médecin chef)...
Une façon de redécouvrir le film, sous un autre angle.
28 Semaines plus tard est à l'image de sa bande-annonce: grande gueule, bombant le torse, et totalement vendu, comme en témoigne le choix hideux de bande-son clôturant ce trailer.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire